08/09/2022
Finalement, une infirmière puéricultrice, c’est quoi ? 🤷♀️
Aujourd’hui, je me suis dit que j’allais faire cet article pour vous présenter un peu plus ma profession.
Cela me semble important car elle est malheureusement mal reconnue et, du coup, souvent confondue !
Littéralement, le terme puéricultrice est issu du latin « puer » qui signifie enfant et de «cultrice», du verbe latin «cultivare» signifiant cultiver, faire grandir, soigner.
Une infirmière puéricultrice est, comme son nom l’indique, avant tout une infirmière. Pour cela, elle a fait un peu plus de 3 ans d’études intenses, alternant cours théoriques et stages. Déjà durant ces études, on nous apprend à prendre en charge les patients dans leur globalité.
A l’instar de la médecine, qui se base essentiellement sur la pathologie, les signes, les symptômes, les sciences infirmières vont prendre en compte toutes les dimensions de la personne (physique, psychologique, sociale et familiale, environnementale, …) pour faire des liens et pouvoir établir une prise en soins optimale pour un personne donnée à un moment précis.
Une fois ce premier diplôme obtenu, pour devenir puéricultrice, il faut une année encore, pour se spécialiser. L’entrée en école de puéricultrice se fait par concours, puis l’année d’étude est elle aussi très intense.
Cette année de spécialisation va permettre d’accroître ses connaissances et compétences sur une cible bien spécifique : les enfants de la naissance (et même avant d’ailleurs) à 18 ans.
Là encore, nous sommes formés à observer, étudier et réfléchir de façon multidimensionnelle pour pouvoir prendre en charge l’enfant ET sa famille dans sa globalité. Et oui, prendre en charge un enfant, c’est aussi la plupart du temps prendre en charge ses parents.
Et le rôle de l’infirmière puéricultrice ne se limite donc pas à des soins purement techniques mais va aussi consister à faire de la prévention et de l’accompagnement au développement de l’enfant mais aussi « au développement » des parents.
Nous ne sommes pas là pour vous prescrire comment faire ou quoi dire mais plutôt pour vous apporter des pistes qui vous permettront de trouver la solution qui vous convient à vous et à votre enfant et qui feront grandir votre confiance en vos compétences de parents.
Grâce à ces années d’étude, nous pouvons donc exercer dans différents lieux où l’on prend en charge des enfants ; l’hôpital (maternité, néonatologie, pédiatrie), les établissements d’accueil (crèches), la PMI, les centres de la protection de l’enfance.
Bien que nous ayons toutes notre place pour accompagner les familles en ville, nous n’avons à l’heure actuelle pas de réelle place officielle dans l’exercice libéral pris en charge par la sécurité sociale. 😠
Mais aujourd’hui, nous nous battons pour obtenir cette reconnaissance et nous sommes de plus en plus à nous tourner tout de même sur ce type d’exercice.
Nous sommes persuadées que le besoin est là malgré l’absence de prise en charge. En effet, les services de PMI ont été quelques peu réduits et sont donc souvent débordés, les séjours en maternité sont de plus en plus courts, les sage-femmes libérales ne sont pas assez nombreuses et doivent remplir toujours plus de missions du fait de la diminution du nombre de gynécologues et les pédiatres sont en voie de disparition !
Sans compter bien sûr la pression que met notre société sur les épaules des parents. Les injonctions sont très nombreuses avec les nouvelles connaissances en matière de développement de l’enfant.
Alors pour finir (oui, je suis partie sur un roman visiblement !), si je vous parle en détail de ce qu’est une infirmière puéricultrice, c’est aussi pour vous mettre en garde.
En effet, comme je vous l’ai dit, notre profession est mal reconnue et notre exercice en ville pas assez réglementé.
Ce vide juridique a ainsi laissé place ces dernières années à l’apparition de diverses activités autour de la parentalité ; accompagnant parental ou périnatal, coach en parentalité et autres dénominations. Certaines personnes qui exercent ces activités ont de réelles formations ou diplômes leur donnant les compétences pour accompagner les familles. Mais parfois, ce n’est pas le cas. Être maman de plusieurs enfants et avoir adoré l’expérience de parent ne suffit pas pour accompagner les familles (j’en sais quelque chose, ayant moi-même des enfants).
Prenons un exemple concret pour appuyer ma théorie :
Vous allez dans un bon restaurant et souhaitez être conseillé(e) pour choisir le vin. Vous avez le choix entre deux personnes :
- la première est un sommelier diplômé, ayant fait des heures et des heures de formations théoriques, ayant passé des examens, ayant fait des stages qui lui ont permis d’acquérir l’expérience et le recul nécessaire pour vous conseiller vous, aujourd’hui, spécifiquement selon le plat que vous avez choisi.
- la deuxième est une personne, passionnée depuis plusieurs années et consommateur régulier de vin, qui a souhaité se reconvertir et a donc trouvé un poste dans un restaurant.
Honnêtement, quelle personne allez-vous choisir ?
Attention, mon but n’est pas du tout de lancer une chasse aux sorcières ni de faire de généralités. Je souhaite juste sensibiliser sur cette question car selon moi l’accompagnement des enfants et de leur famille n’est pas à prendre à la légère.
Alors n’hésitez pas à parler de moi et de ma profession autour de vous ! 😜
Et merci de m’avoir lu jusqu’au bout (j’aurais vraiment pu faire plus long je vous assure !)
Belle journée à vous.