26/12/2023
À ceux que j'aime
Noël
Les guirlandes qui illuminent les rues ne m'éclairent pas cette année mais...
"Je ne vous ignore pas, c'est cette période festive que j'ignore. Je ne vous efface pas, c'est moi que j'efface. Pas pour mourir mais pour revivre. Pas pour partir mais pour revenir.
Non je ne vous ignore pas, j'ai juste du mal à dire bonjour et merci. Je ne vous entends pas, non pas parce que je ne veux pas mais parce que je n'y arrive pas.
Chaque année j'y crois, chaque nouveau jour j'y crois et puis, comme dans un processus de deuil, certains jours je ris, certains jours je sors et je vis. D'autres j'ai besoin du noir, de la solitude, de l'introspection, d'éteindre.
Certaines nuits je dors, certaines nuits mes rêves sont heureux. D'autres c'est l'absence de l'avant qui est plus présente que la foi en l'après.
La lumière est derrière et l'ombre est devant puis je souris et le processus s'inverse. Puis je souris et j'y crois encore.
Parfois la nuit allume les étoiles mais leur lumière ne suffit pas à oublier. Parfois c'est votre lumière qui ne suffit pas à me faire oublier. Alors j'éteins.
Et je m'efface pour mieux me redessiner. Sur la palette de mes souffrances, certaines couleurs vibrent d'espoir.
Je ne vous ignore pas non. Il m'arrive de décrocher mon téléphone mais souvent je décroche de cette réalité qui me déplaît pour la redessiner aussi. La colorer autrement, tourner le tableau pour voir autrement.
Je me pardonne, je pardonne à la vie, je remercie l'espoir, je ne sais plus faire semblant et je ne laisse pas ma sombre palette recouvrir vos couleurs parce que j'ai besoin de votre joie, de votre énergie, de votre force qui devient la mienne quand je n'en n'ai plus.
Mais parfois votre force fait aussi écho à ma faiblesse et je préfère ne pas la voir. Alors je ne réponds plus, je fuis et j'en ai besoin.
Alors, à vous ma famille, mes amis, mes compagnons de route et pour les oubliés du bonheur en cette période festive, à la nuit qui n'est rien sans le jour, du fond de cette grotte qui est notre refuge, dîtes vous juste que l'on n'a pas disparu. Nous cherchons une issue sur ce chemin pavé de fausses portes, de fenêtres qui apparaissent et disparaissent, de volets qui s'ouvrent et se ferment. Mais attendez-nous car nous pousserons bientôt la bonne porte.
Et ce que j'ai du mal à dire je profite de ce moment de lucidité pour vous le dire, merci de m'attendre. Merci d'ouvrir les fenêtres que je refuse de voir en ce moment parce que la lumière m'aveugle et que je ne sais pas la recevoir.
J'avance, j'arrive, je fais demi-tour parfois mais je crois en la guérison du coeur, de l'esprit et du corps.
Et même si le prince des contes de fées n'existe qu'au rayon gâteau, et même si la famille parfaite papa-maman n'existe qu'au pays des rêves, je suis sûre d'une chose, c'est l'amour qui gagne à la fin. Et tout commence par l'amour de soi qu'on ne trouve qu'au fond de cette grotte, cet ange déguisé en diable parce qu'il nous isole.
Mais bientôt nous serons là, plus forts et plus rayonnants que jamais. Pour nous-mêmes, pour ceux que l'on aime, pour tout l'univers.
À tous les oubliés du bonheur en cette période festive, je nous souhaite de trouver le fil d'Ariane qui mène vers la sortie, car personne ne brille plus au grand jour que ceux qui ont connu la souffrance.
Personne ne connait mieux l'intensité de la lumière que ceux qui ont vécu dans le noir.
Personne ne ressent mieux la joie de vivre que ceux qui ont voulu mourir.
Nous ne sommes pas déprimés, c'est le monde qui est déprimant.
Et notre mission, à nous les combattants du désespoir, c'est de nous en sortir pour montrer au monde que l'amour de soi, c'est l'amour du monde.
Et que lorsque nous serons tous guéris de nos peines, nous serons si nombreux à briller sur cette terre, qu'il n'y aura plus de place pour ceux qui ne comprennent pas que le diable n'existe pas.
Car nous sommes tous une partie de ce que nous appelons Dieu.
Dieu, c'est nous, notre sourire, notre bienveillance et notre compréhension de ce que nous sommes. Et nous sommes sur terre pour éteindre l'ignorance de ceux qui pensent que les ténèbres mènent à l'enfer.
Les ténèbres, et personne ne le découvrira mieux que nous, mènent à l'amour de soi envers et contre tout.
Ce qui nous possède lorsque nous allons mal, n'est ni le démon ni le mal, c'est une conception fausse de la réalité de ce que nous sommes.
Seules les belles personnes peuvent aller mal car elles ressentent l'injustice plus intensément que n'importe quel être humain.
Conclusion :
Si nous sommes malades, physiquement ou psychiquement, c'est parce que nous sommes de belles âmes dont le monde a besoin pour avancer vers le bonheur.
Alors guérissons ensemble et restons vivants pour changer le monde.
Vibrons de tout l'amour de nous pour faire taire ceux qui assombrissent notre planète.
Nous, les oubliés du bonheur en cette période festive, sommes les futurs exemples de la puissance de l'amour.
Et si sombres que nous puissions être aujourd'hui, nous vivrons pour vous dire que cette traversée n'était là que pour nous enseigner mais surtout vous enseigner que croire en soi vaut plus que n'importe quelle autre croyance.
Croire en soi, c'est croire en dieu. C'est croire en nos ressources personnelles pour créer une autre réalité, ensemble."
N.S